Anthony Miguel de Frias: Mon laché le 16 novembre 2008

C’est l’histoire d’un gosse de 3 ans qui en voyant passer les avions dans le ciel, demandait à ces parents comment les gens faisait pour entrer dedans car l’avion était si minuscule. Trente-six ans après, ce même gosse réalise son rêve et prend les commands d’un avion tout seul sans instructeur et goute aux plaisir de voler.

Depuis quelques semaines je sentais que peut a peut, j’arrivais à poser l’avion de mieux en mieux, pas parfaitement, mais je sentais une évolution, je commençais à ressentir l’avion. Je m’endormais souvent le soir en faisant des tours de piste dans ma tête, en faisant touts les actions comme si j’y étais vraiment. Je commençais à me sentir prêt pour être laché et je sentais que mon FI Jean Pierre le pensais aussi. On avait déjà travaillé ensemble les pannes moteur, volets, radio, badin, on avait déjà fait les virages à grande inclinaison, les virages engages, le tour de piste à basse hauteur etc... Je savais que j’étais « lachable » C’était à ce moment la que j’ai commencé à stresser. Les semaines passait, le stress se dissipait (Il n’y avait plus de place pour les stress, je voulais être laché) et la météo continuai à faire ses caprices.

Hier après-midi, après un vol annulé la veille, j’arrive à l’aéro-club pour mon vol avec Jean Pierre en étant convaincu que le lacher ne serait pas pour ce jour la car le plafond était à 1500 pieds et il y’avais un peu de vent. Rien de méchant mais il n’avait pas les conditions pour lacher un élève, au moins c’est ce que je pensais. J’ai demandé à Jean Pierre si c’était possible de faire un tour de piste sans qu’il me dise quoi que ce soit, même si je faisais des bêtises, de façon à simuler un lacher (faute de mieux !). Il était d’accord et nous sommes donc partis avec KH pour quelques tours de pistes et éventuellement des basses hauteurs, en fonction de la météo. Nous avons volé pendant quarante minutes et j’étais étonné de voir que les conditions météo n’était pas si mauvais que ça, donc quand Jean Pierre m’a demandé en vent arrière d’annoncer un complet sur la dur, j’ai compris que le moment tant attendu était arrive.

Je le dépose sur le parking de la tour et après quelques petites consignes et conseils je repars vers le point d’arrêt de la piste 26. Je sentais que mes jambes tremblait un peut, mais je n’étais pas stressé (quelque chose de très rare pour moi), j’étais assez calme, je savais que j’étais prêt, Jean Pierre m’avait bien préparé. Au point d’arrêt je fais mon check et j’annonce à Lognes Sol que j’étais prêt au départ au point d’arrêt 26 et je veille 118.6. La tour me demande de m’aligner mais le reste je n’ai pas bien entendu. Je m’aligne et je dis à tour que je n’ai pas bien entendu, s’ils pouvaient confirmer l’autorisation de décollage. La tour confirme et a partir de la, les jambes ont arrêté de trembler et tous les mécanismes que j’avais si souvent travaillée se sont mis en route automatiquement.

Manette de gaz à fond, un coup d’œil sur le badin, sur le tachymètre sur les voyantes d’alarmes, pas de souci je poursuis mon décollage. Sans JP l’avion était beaucoup plus léger et je décolle plus rapidement que d’habitude. Au fond de moi, j’étais consciente que je vivais un moment spécial dans ma vie mais j’étais concentré à fond sur le pilotage de mon avion. J’énonce à haut voie ce que je faisais de façon à rien oublier. A 700 pieds je mets la pompe sur off, je rentre les volets et je jette un coup d’œil rapide pour vérifier qu’ils étaient bien rentré. Je cherche les 150km/m, un petit coup de trim et j’arrive à 1200 pieds beaucoup plus rapidement que d’habitude.

En vent arrière je me rends compte qu’après le virage, je suis monté à presque 1400 pieds. Je prépare l’avion, pompe on, réchauffage carbu, 1800 rpm et je laisse l’avion redescendre à 1200 pieds. A 150 km/h je sorts les volets d'un cran, je confirme qu’ils son t bien sortis et je remets 2200 rpm. Je compense et j’annonce à la tour un toucher sur la 26 gazonné. En finale, j’étais tellement concentre sur mon atterrissage que j’ai complètement oublie d’annoncer à la tour que j’étais en final. Le contrôleur sachant que c’était mon premier atterrissage solo, a gentiment autorise l’atterrissage. En court finale, j’étais dans l’axe, dans le plan, 1600-1700 rpm, 135 km/h, volets sortis Full,tout allasi bien, je passe le seuil de piste,je réduis les gaz a fond, je me concentre sur mon arrondi et je fais un toucher que je sens a peine. Je ne sais pas ce que ça a donné vu de l’extérieur mais j’étais vraiment content de moi. Je remets les gaz à fond, j’éteints le réchauffage carbu, je rentre les volets d’un cran et c’est reparti pour deux tours de plus. Les tours de piste n’ont pas été parfait, il y’a eu des petits imprécisions par ci et par là, des choses à corriger dans le futur, mais je les ai fait tout seul et pour moi ça vaut beaucoup.

Je demande à faire un complet sur la 26 dur et c’est au moment de freiner, quand il faut glisser les pieds sur les freins que je me rends compte que les chaussures que j’avais chaussée ce jour la n’était pas les mieux adapté. J’ai senti l’avion danser un peut sur l’axe de la piste (KH était content aussi), mais tout c’est bien passé. J’avais réussi !

Avant d’annoncer à Lognes Sol qu’ la piste était dégagée, je passe par la fréquence tour et je les remercie du contrôle :
« La tour de F-KH avant de passer avec Lognes sol, je voulais juste vous remercier du contrôle et de la patience que vous avez eut avec moi depuis quelques semaines et surtout un grand merci a mon FI, qui doit être à côté de vous, merci Jean Pierre ! Et maintenant je passe sur Lognes sol » La tour m’a félicité et je suis parti me stationner à Paris Est, conscient que je venais le réaliser mon plus grand rêve, celui de prendre les commandes d’un avion et de voler tout seul !

On m’accuse souvent d’être trop sérieux, de ne pas sourire assez. Je reconnais que c’est vrai, c’est pour ça que la photo pris par Jean Pierre au moment où je sortais du HR-200 montre bien mon état d’esprit ce jour là !



Un grand merci à Jean Pierre, sans lui rien de tout ça n’aurait pas était possible et un gros bisou à ma femme Olga qui m’a soutenu et m’a poussé à réaliser mon rêve.




"Dés que vous aurez goûté au vol, vous marcherez à jamais sur terre les yeux levés vers le ciel...".
Léonard de Vinci

Une histoire dans laquelle d'autres se ressemblent...

Un grand bravo et félicitations !

Oui, on te sent content!

Sans JP l’avion était beaucoup plus léger

Ben voilà, encore un qui dit qu'on est gros !!!!

En vent arrière je me rends compte qu’après le virage, je suis monté à presque 1400 pieds.

Un grand classique au premier solo!

Bravo, Anthony!
Mais il faut faire 2 lignes sur le carnet de route !

Bonsoir,

Merci pour ce récit

Baxx

Merci à tous, ça me fais vraiment plaisir!

Bonsoir,

FELICITATION

Ca rappel des souvenirs pour nous

Un joli récit, une expérience toujours encourageante pour les débutants qui ne s'imaginent pas pouvoir être lâchés un jour...
Rien que d'y penser, j'en tremble !
Si tu rencontres un jour le Petit Prince, tu pourras, toi aussi, être fier de lui apprendre que tu voles.
FELICITATIONS !

Carole

Carole a écrit:Un joli récit, une expérience toujours encourageante pour les débutants qui ne s'imaginent pas pouvoir être lâchés un jour...
Rien que d'y penser, j'en tremble !
Si tu rencontres un jour le Petit Prince, tu pourras, toi aussi, être fier de lui apprendre que tu voles.
FELICITATIONS !

Carole

Il y’a quelques semaines, je tremblais moi aussi à l’idée d’un jour être laché. Aujourd’hui je ne tremble plus, je tremblerai certainement dans le futur proche quand il faudra faire face à d’autres épreuves. Ce qu’il faut c’est savoir faire face à ces épreuves et de bien savourer le plaisir que leur réussite procure. Je ne m’inquiéterai pas, t’est entre de bonnes mains !
Merci
Anthony

Félicitations Antony!

Merci pour ton récit, j'ai eu aussi un peu l'impression de revivre mon propre laché, on se souvient de tout dans les moindres détails.
Je pense que c'est surement le moment le plus mémorable dans la formation de pilote.

Cheers!!

Arno a écrit:


Je pense que c'est surement le moment le plus mémorable dans la formation de pilote.

Merci
C'est sûr que c'est un moment mémorable, ça fera bientôt 4 jours et j'ai la tête encore dans les nuages (ou plus precisement hors nuages )

See you saturday,
Anthony

Bravo Anthony et quel sourire à l'arrivée.
Tu ne trouves pas tout d'un coup qu'il fait un peu soif ?

Bonjour Philippe,
C'est prévu pour samedi soir. J'espère que toi et Dominique pourront être présents!
à samedi
Anthony