Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
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Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
Selon nos informations, la direction et le syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) ont signé un protocole pour renégocier d'ici à juin les accords d'entreprise. Les pilotes acceptent d'augmenter fortement leur productivité sur le moyen-courrier et de baisser leurs coûts sur le long-courrier.
Selon nos informations, la direction d'Air France et le syndicat national des pilotes de lignes (SNPL, ultra-majoritaire avec près de 72% des voix) ont signé un accord de méthode destiné à ouvrir la négociation pour définir d'ici au 30 juin de nouveaux accords d'entreprise. Objectif : modifier les règles d'organisation du travail et de rémunération afin de gagner en productivité. Egalement recherchée pour les hôtesses et stewards et le personnel au sol, cette étape est cruciale pour le redressement d'Air France (dans le rouge pour la quatrième année consécutive), qui vise à économiser deux milliards d'euros en trois ans.
Transposition du concept bases province sur le moyen-courrier
Plus qu'un accord de méthode, le texte signé par la direction et le SNPL, que La Tribune s'est procuré, s'apparente davantage à un accord d'objectifs. Si la direction réaffirme sa volonté d'améliorer « de 20% l'efficacité économique de l'entreprise à l'horizon 2014 (par rapport à 2011) », direction et pilotes se sont accordés pour fixer deux objectifs cruciaux. Le premier porte sur l'activité court et moyen-courrier, où le concept de « bases province », expérimenté à Marseille et prochainement à Nice et Toulouse, peut être transposé à d'autres plateformes aéroportuaires. De quoi améliorer significativement la productivité des pilotes puisque celle-ci a été augmentée de 25% sur ces bases de province. Un atout précieux, notamment sur les aéroports parisiens, en particulier à Orly.
Converger les coûts long-courriers vers ceux de KLM
« Sur le moyen-courrier, le problème, par rapport à KLM, n'est pas tant sur la rémunération brute que sur la productivité, explique un pilote. Sur le long-courrier c'est l'inverse. Par rapport à KLM, le problème d'Air France n'est pas une productivité des pilotes plus faible mais des coûts qui sont supérieurs à ceux de KLM ». En clair, les pilotes français travaillent autant sur les vols long-courriers que leurs confrères hollandais mais reviennent plus chers à la compagnie. Aussi l'objectif partagé par la direction et le SNPL sur les vols long-courriers et le cargo est, selon le texte, «de tendre vers les coûts de KLM ».
Selon des pilotes, les coûts des pilotes hollandais seraient environ 20% moins élevés dont 13% seraient liés à la différence de charges sociales entre les deux pays). Cette différence de coûts entre les deux compagnies dépend essentiellement d'une particularité de KLM : « le pilote de croisière. » A savoir que contrairement à Air France où, sur les vols très long-courriers de plus de 8h30-9heures, le troisième pilote en renfort est qualifié pour effectuer toutes les étapes d'un vol, ce troisième homme chez KLM n'est qualifié que pour la partie du vol en croisière (au dessus de 20 000 pieds) et non pas pour le décollage ou l'atterrissage. Aussi, la stratégie de recrutement de KLM a donc été de privilégier à l'embauche des jeunes diplômés, moins coûteux. Pour autant, si Air France veut faire converger ses coûts pilotes sur ceux de KLM, il n'est pas question de mettre en place ce système d'homme de croisière.
Reste que toute hausse de productivité négociée risque de créer (de gonfler ? ) le sureffectif des pilotes. Permettre le transfert temporaire vers d'autres compagnies, du temps partiel sur la base du volontariat et du partage de travail fera partie de l'accord. Certains pilotes poussent même à faire des sacrifices financiers en 2012 afin de permettre à l'entreprise de financer un plan de départ de volontaire. Quant aux PNC (personnels navigants commerciaux), leur accord de méthode ne comporte pas d'objectifs. Il est soumis à signature jusqu'à lundi.
18/03/2012, 00:09
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/20120318trib000688848/air-france-ce-qu-acceptent-les-pilotes-pour-sauver-la-compagnie-.html#xtor=EPR-2-[Lactu+du+jour]-20120319
Dom- Nombre de messages : 1508
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Re: Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
Faut reconnaître que pour un néophyte, ce détail ne manque pas de piquant.Dom a écrit:le troisième pilote en renfort est qualifié pour effectuer toutes les étapes d'un vol, ce troisième homme chez KLM n'est qualifié que pour la partie du vol en croisière (au dessus de 20 000 pieds) et non pas pour le décollage ou l'atterrissage.
Les compagnies ont des pilotes qui ne sont pas qualifiés pour atterrir et décoller ??? Mieux que ça, ils sont qualifiés au-dessus de 20000ft, autrement dit, ils ne peuvent pas traiter, juridiquement, une dépressurisation rapide ?!
Steph- Nombre de messages : 393
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Re: Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
C'est toujours le CdB (ou son remplacant) qui exécute la descente d'urgence et l'OPL qui le seconde avec les tâches annexes.
Dans le cas d'un pilote de croisière, ce serait évidemment l'OPL le plus qualifié qui remplacerait le CdB.
De plus, le pilote de croisière est formé pour exécuter toutes les tâches des manoeuvres d'urgence qui peuvent survenir en crosière.
Les problèmes sont ailleurs... (Je peux aller faire pipi ?)
Je ne crois pas que ce système soit bon.
Le fait que certaines compagnies l'utilisent n'a pour origine que l'argument financier, mais au détriment de pas mal d'autres considérations plus aéronautiques, elles.
Le maître mot est "toujours moins cher". Je peux me tromper mais je ne crois pas que le système du pilote de croisière soit déterminant dans la structure de coût.
De toute façon il va falloir qu'ils trouvent autre chose, parce que ça ne va pas suffire : Le PN, c'est environ 10 à 15 % du coût.
Sur la distorsion de charges sociales, il faut savoir qu'un calcul fait par AF aboutit à ce que le seul transfert du siège de CDG à Amsterdam (on ne parle ici de du personnel qui y travaille) fasse économiser 700 millions... soit à peu près les pertes de l'année dernière ! (Mais il parait que ce n'est pas dans les cartons de déménagement bien entendu )
Et puis de toute façon, je ne sais rien puisque... je viens d'apprendre par la presse et sur le forum la nouvelle.
Dans le cas d'un pilote de croisière, ce serait évidemment l'OPL le plus qualifié qui remplacerait le CdB.
De plus, le pilote de croisière est formé pour exécuter toutes les tâches des manoeuvres d'urgence qui peuvent survenir en crosière.
Les problèmes sont ailleurs... (Je peux aller faire pipi ?)
Je ne crois pas que ce système soit bon.
Le fait que certaines compagnies l'utilisent n'a pour origine que l'argument financier, mais au détriment de pas mal d'autres considérations plus aéronautiques, elles.
Le maître mot est "toujours moins cher". Je peux me tromper mais je ne crois pas que le système du pilote de croisière soit déterminant dans la structure de coût.
De toute façon il va falloir qu'ils trouvent autre chose, parce que ça ne va pas suffire : Le PN, c'est environ 10 à 15 % du coût.
Sur la distorsion de charges sociales, il faut savoir qu'un calcul fait par AF aboutit à ce que le seul transfert du siège de CDG à Amsterdam (on ne parle ici de du personnel qui y travaille) fasse économiser 700 millions... soit à peu près les pertes de l'année dernière ! (Mais il parait que ce n'est pas dans les cartons de déménagement bien entendu )
Et puis de toute façon, je ne sais rien puisque... je viens d'apprendre par la presse et sur le forum la nouvelle.
Flying Nanard- Nombre de messages : 666
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Date d'inscription : 14/12/2008
Re: Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
En visant la Grèce ou l'Inde, AF renouerait donc facilement avec les bénéfices !Flying Nanard a écrit: le seul transfert du siège de CDG à Amsterdam (on ne parle ici de du personnel qui y travaille) fasse économiser 700 millions... soit à peu près les pertes de l'année dernière !
(non pas taper !)
Steph- Nombre de messages : 393
Age : 53
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Date d'inscription : 11/05/2011
Re: Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
Oui Steph, chez Cathay par exemple, les pilotes commencent Second First Officer, ils volent l'avion uniquement au dessus de 20000 ft.
Babar- Nombre de messages : 442
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Localisation : Paris
Date d'inscription : 18/09/2008
Re: Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
Babar a écrit:Oui Steph, chez Cathay par exemple, les pilotes commencent Second First Officer, ils volent l'avion uniquement au dessus de 20000 ft.
Est-ce un bien ?
Je sais la valeur du 3ème sur les vols longs... et les bulletins de sécurité des vols aussi.
Flying Nanard- Nombre de messages : 666
Age : 54
Localisation : Ch'ai pu bien
Emploi/loisirs : Assècheur de masse d'air
Date d'inscription : 14/12/2008
Re: Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
Chacun sa stratégie, peut-être que ce système se prête à Cathay et moins à AF.
Cathay ne faisant que du Long, il faut bien que les jeunes entrants touchent un peu à la machine je pense.
Cathay ne faisant que du Long, il faut bien que les jeunes entrants touchent un peu à la machine je pense.
Babar- Nombre de messages : 442
Age : 39
Localisation : Paris
Date d'inscription : 18/09/2008
Re: Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
Ma question va paraître un peu naïve sans doute : mais quelle différence entre faire décoller un avion pour 4h de vol et un avion pour 1h ??
Est-ce simplement que les long courrier sont plutôt des quadri-moteurs plus complexes ?
Est-ce simplement que les long courrier sont plutôt des quadri-moteurs plus complexes ?
Steph- Nombre de messages : 393
Age : 53
Localisation : Sur un forum quelconque
Date d'inscription : 11/05/2011
Re: Air France : ce qu'acceptent les pilotes pour sauver la compagnie.
Sur LC, le problème N°1 est la fatigue.
Donc les soucis à ce niveau sont donc davantage à la fin du vol, il est vrai.
Maintenant, en ce qui concerne le décollage, les masses et performances en jeu ne sont pas les mêmes.
Si il est rare d'être limité sur 320, il en va tout autrement sur 340.
Le calcul des paramètres de décollage à Saint Martin ou à Bogota sont... comment dirais-je ?... pleins de saveurs.
Le mieux est que je montre un de ces jours.
Donc les soucis à ce niveau sont donc davantage à la fin du vol, il est vrai.
Maintenant, en ce qui concerne le décollage, les masses et performances en jeu ne sont pas les mêmes.
Si il est rare d'être limité sur 320, il en va tout autrement sur 340.
Le calcul des paramètres de décollage à Saint Martin ou à Bogota sont... comment dirais-je ?... pleins de saveurs.
Le mieux est que je montre un de ces jours.
Flying Nanard- Nombre de messages : 666
Age : 54
Localisation : Ch'ai pu bien
Emploi/loisirs : Assècheur de masse d'air
Date d'inscription : 14/12/2008
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